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Restaurer une voiture de collection

 

Chaque passionnés a un jour pensé à la « bonne affaire Â» et à restaurer une voiture de collection pour lui rendre tout son lustre et ses performances d’antan. C’est vrai que la plupart des anciennes sont techniquement très simples. Un bon bricoleur va trouver un terrain de jeu original et très enrichissant à se lancer dans un tel projet. Ceci étant dit, les destins de ce type d’entreprise sont très variés et il s’avère nécessaire de bien réfléchir avant de se lancer dans une restauration sous peine de cruelle désillusion. Mais la restauration intégrale d’une voiture est une expérience irremplaçable, le fait de redonner vie à une épave, dont on connaîtra désormais le moindre boulon, la moindre soudure, la moindre connexion électrique est une aventure unique !

 

La restauration d’une auto de collection doit se considérer comme un véritable « projet Â», que l’on peut assez facilement comparer à celui d’une maison. Il y a du gros-oeuvre, du second-oeuvre, des finitions et des domaines aussi variés que la tôlerie, la peinture, l’électricité et la mécanique.

Pour entreprendre soi-même la restauration d’une voiture, et que l’aventure ne tourne pas au cauchemar, il est des questions préalables à se poser pour d’abord évaluer la FAISABILITE du projet:

- Ai-je les compétences requises ?
- Ai-le la place requise ?
- Ai-je le temps requis ?
- Ai-je l’outillage requis ?

Chacun pourra comprendre que régler l’allumage ou changer les plaquettes de frein, ce n’est pas la même chose que remplacer un longeron ou refaire un moteur. Et même si vous avez de réelles compétences, il est rare d’être aussi bon soudeur, chaudronnier, mécanicien, peintre, électricien ou sellier. Soyez objectif sur vos compétences réelles et sur ce que vous devrez sous-traiter.

 

La place est aussi un élément crucial. Un vaste garage (50 m2 mini) bien éclairé dans lequel on peut stocker toutes les pièces démontées, son outillage et se déplacer autour de la voiture est également indispensable. N’espérez pas mener une restauration dans un box de 15 m2 sans électricité.

 

La question du temps disponible est cruciale. N’étant pas professionnel vous allez passer 2h là où un pro ne passerai qu’une heure. Et comme en plus vous voulez-faire bien … bref, selon vous êtes un cadre surbooké qui rentre à 21h tous les soirs ou que vous travaillez à mi-temps, ça ne sera pas du tout la même chose.

Enfin se pose la question de l’outillage. L’habituel jeu de clés ne suffit plus. Presse, perceuse sur colonne, clé dynamo, palmer, cric rouleur, chandelles, sableuse, démonte-soupapes, poste à souder MIG et une foule d’autres outils vont se révéler indispensables pour mener le projet. Un petit pont à ciseaux ou un petit tour peuvent s’avérer particulièrement précieux. Les avez-vous ? Pouvez-vous vous les faire prêter ? Est-ce opportun d’investir dans un outillage qui ne re-servira peut-être pas ?

 

Si ces premières conditions sont réunies, vous allez devoir évaluer le COUT du projet et le PLANIFIER. C’est à l’issue de ces dernières estimations que vous déciderez alors de vous lancer ou pas. Gardez à l’esprit que 500 h. de travail représentent à peu près 10h. hebdomadaires pendant 1 année pour pouvoir planifier le projet, en fonction de vos disponibilités.

Pour évaluer le coût du projet quelques préalables à intégrer :

– Une voiture abîmée l’est en général plus que ce qui est visible.
– Le travail de carrosserie est très variable d’un type de voiture à l’autre.
– Le prix des pièces est très variable d’une voiture à l’autre
– La restauration professionnelle d’une voiture nécessite entre 750 et 1.500 heures de travail. Donc probablement le double pour un non-professionnel

Sur le plan budgétaire, si vous vous lancez dans la restauration d’une voiture rare dont les pièces sont introuvables, vous risquez de vous retrouver dans l’impasse. Mais si vous vous lancez dans la restauration d’une populaire « bon marché Â» la restauration risque de vous revenir 2 à 3 fois la valeur vénale de la voiture sur le marché. Il faut donc bien cibler votre projet… et connaitre parfaitement le modèle sur lequel vous aller jeter votre dévolu.

 

Lors de l’achat de la « base Â» à restaurer, il ne faudra pas forcément focaliser sur le prix d’achat, mais sur la somme à investir pour obtenir le résultat souhaité. 1.000 euros de plus consentis à l’achat c’est peut-être 3.000 euros et 2 mois de moins à passer sur la restauration ! Un exemple : le rechromage des pare-chocs, poignées, cadres de vitres … est très onéreux, on peut aller jusqu’à plusieurs milliers d’euros. Il est donc important lors de l’achat de préférer un modèle dont les chromes sont en bon état !
D’une façon générale, évitez les annonces proposant des « projets à terminer Â» ou des voitures « complètes à 90% Â». C’est l’archétype des galères qui se refilent de main en main…

 

Toute restauration commence par un démontage intégral de la voiture. Du soin apporté au démontage va dépendre la facilité du remontage. Quelques règles d’or :
– Photographiez TOUT ce que vous démontez, avant, pendant, après, pour voir comment c’est installé
– Rangez tout soigneusement, dans des cartons ou casiers avec un marquage approprié
– Stockez chaque ensemble ou pièce avec logique, selon la fonction des pièces
– Ne jetez jamais RIEN, même si ça vous semble HS !

 

Le plus lourd, dans une restauration, c’est la remise en état de la carrosserie. De l’état des surfaces, de l’alignement des ouvrants, de la qualité de la mise en peinture va dépendre l’allure générale de la voiture. C’est bien de remplacer une aile ou une joue de porte, mais si elles ne sont pas parfaitement ajustées ça va gâcher l’ensemble. Même chose avec un sablage trop violent (erreur fréquente) qui déforme les panneaux de tôle ! Le choix de sous-traiter le poste carrosserie à un pro peut s’avérer le bon choix, tant en terme de délai que de coût final.

 

Si la voiture doit partir au sablage intégral, il ne doit plus y avoir le moindre élément à réutiliser, notamment le faisceau électrique doit être entièrement démonté. A ce sujet, nous vous conseillons de refaire ce dernier. Avec les ans, les isolants deviennent cassants, l’humidité a généré de la corrosion interne qui augmente la résistivité des fils : vous avez tout intérêt à prendre du neuf. Le vieux faisceau peut alors servir de patron.

 

La restauration de la mécanique et des trains roulants ne pose « en général Â» pas de problème structurel. Les manuels d’atelier de la plupart des modèles sont disponibles sur la toile et décrivent les choses en détail. Une des règles est également de ne pas se disperser : on termine une pièce ou un ensemble fonctionnel avec de commencer autre chose.

 

Il serait utopique de vouloir aller plus loin et de décrire un mode opératoire, la seule constante étant d’être ordonné, méticuleux et assidu, quel que soit le modèle de la voiture à restaurer.

 

Re-précisons enfin une chose : la restauration d’une voiture de collection soi-même est un véritable défi. Une aventure technique et humaine unique et inoubliable qui, comme tout défi, apportera son lot de satisfactions et de déceptions. Mais à l’arrivée, vous aurez la satisfaction de « l’avoir fait Â» et vous conduirez une voiture dont vous connaissez absolument tous les détails et recoins !

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