Lamborghini Asterion, taureau hybride
Allez savoir pourquoi, mais il se trouve que Lamborghini aime bien Paris. Si si ! Souvenez-vous, cela fait 4 Mondiaux de suite que la marque dévoile de beaux concepts connus dans notre bonne vieille capitale française.
En 2008, c’était la berline Estoque qui nous étonnait au Pavillon 4. Puis deux ans plus tard, la marque italienne nous présentait sa bombe atomique de Sesto Elemento, produite à 20 exemplaires non homologués. Et cette année, on se retrouve face à une nouvelle Lamborghini.
Dans la mythologie grecque, Asterion était le nom que l’on donnait aux minotaures. Ces créatures hybrides moitié homme moitié taureau sont, selon les grecs, les représentations symboliques de l’homme dominé par ses pulsions instinctives.
Voilà ce qu’est la Lamborghini. Un hybride, qui plus est rechargeable !
Lamborghini nous en avait brièvement parlé, et nous avait seulement dévoilé une photomontrant les lignes de profil de cette nouvelle supercar. Trop curieux que nous sommes, nous voulions voir les lignes finales de ce taureau hybride en nous rendant directement au Pavillon 4 du Salon de l’Auto.
La Lamborghini Asterion de l’extérieur
Premier détail frappant, ce minotaure sur roues n’est pas un concentré d’angles saillants et de formes abruptes. Au contraire même, ce concept Lamborghini se révèle être plutôt fluide et pas agressif au regard. Et étonnamment, elle nous a rappelé le savoir-faire de la marque de Sant’Agata dans les années 70 ! A cette époque, la marque ne jurait que par des véhicules Grand Tourisme plutôt que des supercars, comme par exemple l’Espada ou même la … Miura.
Remarquez que les écopes de bas de caisses sont d’ailleurs tout droit reprises de celle-ci !
Autrement, on retrouve les codes stylistiques typiques de Lamborghini. A l’avant on retrouvera un bouclier très fin, très bas, et comportant deux énormes prises d’air, un peu comme l’Avantador. Les phares avant, bien que plus ronds, reprennent le même design que ceux des Avantador / Huracan.
A l’arrière, nous avons été surpris de constater que la signature lumineuse en Y à LED a été récupérée de la Lamborghini Veneno, à savoir la voiture la plus chère du monde. Fidèle à la tradition de Lamborghini, la forme hexagonale est employée à peu près partout, des rétroviseurs aux pots d’échappement en passant par la plaque métallique apposée sur le moteur V10 et des boutons sur le volant.
A l’intérieur de l’Asterion
Les portes s’ouvrent comme sur les Aston Martin, un peu vers le haut. Une fois ouvertes, elles laissent l’accès à un magnifique intérieur, plutôt digne d’une voiture de luxe que d’une voiture de sport. Le cuir est tout aussi omniprésent que l’aluminium et le carbone forgé. C’est la mode, toutes les fonctions de la voiture (GPS, climatisation, système audio) peuvent être pilotées depuis un écran tactile amovible.
Un concentré de technologie et de magnificence qui nous confère une impression de sécurité de bien-être. Rare dans ce genre de voiture.
Sous le capot du taureau hybride
C’est là que l’intervention du Minotaure est la plus importante. L’Asterion est la première Lamborghini hybride rechargeable, et en profite, malgré ses airs de grande luxueuse pour se doter d’une motorisations digne d’une Ferrari LaFerrari.
C’est bien simple, cette beauté est équipée du V10 5.2 qui équipe la récente Huracan, développant 610ch et 560Nm en position centrale arrière. Mais à cela s’ajoute trois moteurs électriques dont chacun a son rôle bien défini, permettant une autonomie de50km en tout électrique, pour une vitesse max de 125km/h. Mais pas sûr que ces deux résultats soient effectués en même temps.
Le premier fait office de démarreur et de dynamo, et est placé entre le gros V10 et la boite à double embrayage 7-rapports. Les deux autres fournisseurs d’électricité quant à eux sont situés au niveau de l’essieu avant.
En plus des 610ch d’origine, les trois moteurs électriques permettent de rajouter la modeste puissance de 300ch, couplant le tout à une astronomique puissance de 910ch. Bien que toute cette installation électrique ait un poids (250kg…), elle garde cependant plus ou moins les mêmes performances que sa collègue non électrique, à savoir une vitesse de pointe de320 km/h (contre 325 pour la Huracan), et un 0-100 km/h expédié en 3.0s (contre 3.2 secondes).
Encore mieux, cette Asterion propose, comme sur les autres Lamborghini, trois modes de conduite. Mais à défaut d’être les Strada, Sport, et Corsa que nous connaissons, il se trouve que vous pourrez basculer entre le mode Zéro (full électrique, 50km d’autonomie), lemode I (Ibrido) qui permet aux 4 moteurs (3 électriques + le V10) de fonctionner en même temps donc de profiter des 910ch, ou alors le mode T qui ne fera rugir que le V10 uniquement.
Mais le plus intéressant arrive. Les 300 chevaux (ou taureaux) électriques permettent à cet engin d’afficher la ridicule consommation de… 4.1L/100km. Le tout pour des rejets de 98g de CO2 (soit 200 de moins que l’Huracan…), c’est moins qu’une Clio TCe !
Reste à savoir si ce concentré de technologie italienne va être produit, d’autant plus que malgré son statut de concept, sa fiche technique est sensée, et non pas farfelue. Si ce n’est pas le cas, elle rejoindra l’Estoque et l’Urus dans le paradis des Lamborghini perdues.