Ford Mustang : le rêve américain
La Ford Mustang, c’est un mythe de l’Amérique et de son rapport à l’automobile. C’est aussi la voiture emblématique de toute une génération, celle des baby-boomers nés au lendemain de la seconde guerre mondiale, celle des Happy Days. La Mustang a investi un créneau encore vierge de toute concurrence, celui des jeunes n’ayant pas envie de rouler dans la « berline de papa ». C’est ainsi que naquit la Mustang, reprenant le nom du chasseur P-51, une sportive à la carte, à des tarifs serrés, lancée à grands renforts de marketing (programme baptisé « Total Performance ») dans de nombreuses compétitions qui contribuèrent à forger une image indestructible à la Ford Mustang !
Techniquement, la Ford Mustang est pourtant loin d’être un concentré d’innovations. Son châssis est repris de la Ford Falcon Sprint, la motorisation de base est un placide 6 cylindres de 101cv en ligne mais c’est le V8 289 ci (4.7 L) de 210 cv qui portera l’ambition sportive, tout comme le levier de vitesses au sol, très rare à l’époque aux USA. Le pont AR rigide et la boite automatique à 3 vitesses complétaient ce cocktail. Dès la commercialisation des Mustang, la liste des options était impressionnante et permettait d’obtenir une Mustang quasiment à la carte. Début 1964, le convertible et le coupé hard-top rejoignent le catalogue, puis c’est au tour de la carrosserie Fastback en 1966. La liste d’options s’enrichit du package GT offrant suspension renforcée, direction plus directe, freins à disques, phares additionnels. Mais c’est également en 1966 que Caroll Shelby va commercialiser les Mustang GT350 avec un V8 289 ci (4.7 L) de 360 ch qui deviendront des légendes !
Le millésime 67 verra les dessins de la poupe et de la proue retouchés et les mensurations de la caisse progresser. De son coté, Caroll Shelby passe à la vitesse supérieure avec la Mustang GT500 en lui offrant un bloc 428 ci (7.0 L) portant la puissance à 450 ch ! La Mustang cartonne et les autres constructeurs peinent à suivre. A partir de 1969, la Mustang opte pour plus de confort à la demande de la clientèle avant d’entrer dans la course des Muscle Cars à partir de 1970.
40 ans plus tard…
Rouler en Ford Mustang est un privilège. L’ambiance, le ronronnement du V8, la boite automatique … tout nous replonge dans l’ambiance de l’Amérique un peu innocente du début des années 60. Avec 2 millions d’exemplaires vendus, cette première déclinaison de la Mustang n’est ni rare ni vraiment chère. Mais justement, elles n’ont pas toujours été entretenues comme il faudrait. Les traitements antirouille de l’époque étaient symboliques et ça rouille ! Attention donc aux exemplaires retapés à coup de choucroute et de fibre de verre sous une belle peinture fraiche. Il faut absolumentexpertiser la carrosserie pour éviter de sérieux désagréments…
Les moteurs sont costauds et on en a vu dépasser les 300 000 km d’origine. Toutefois, ils sont réputés pour chauffer en usage intensif… Autre point faible de la Mustang: son train avant qui supporte mal le poids important des moteurs. La Ford Mustang reste une voiture facile à vivre et les professionnels spécialisés en véhicules US sont légion maintenant. Coté la consommation, V8 oblige, elle n’est pas des plus light, mais reste toutefois assez raisonnable pour une américaine. Comptez entre 12 et 15 litres si vous optez pour une conduite normale, mais attendez-vous facilement à 25 / 30 litres si vous avez le pied très lourd ! On reste dans la fourchette d’une Porsche 911 de la même période…
Acheter en France ou importer des USA relèvera d’un choix personnel mais aussi des exigences sur le modèle ou les options qui peuvent différencier totalement une Mustang d’une autre, même si elles sont de la même année. Sans pack GT, inutile d’envisager la moindre conduite sportive, par exemple. Les tambours et les mouvements de caisse vous rappeleront immédiatement à l’ordre ! Il faut également s’y retrouver dans la jungle des différents modèles de moteurs V8 et éviter autant que possible les véhicules tunés. L’importation offre un potentiel quasiment infini pour le choix d’une Mustang, et la logistique est maintenant grandement simplifiée avec l’avènement d’Internet et de la photo numérique !
LA COTE
Il y a une grosse cote d’amour pour cette auto sportive mythique qui symbolise à merveille l’Amérique des 60’s et donc la fourchette de la cote est très large, de 12.000 euros pour un modèle de base 6 cylindres à plus de 70.000 pour une Shelby GT ! Les convertibles se trouvent à partir de 18-19.000 euros … mais à ce prix vous aurez une Mustang roulante, pas restaurée de A à Z !
LA TENDANCE
Globalement stable. Le gisement quasi-inépuisable du modèle empêche la cote de s’envoler. Elle suivra globalement l’inflation. Les modèles Shelby authentiques par contre pourront voir leur prix s’envoler
NOTRE CHOIX
Notre choix se portera sur une Mustang Fastback bien équipée, à la fois plus valorisante et plus statutaire qu’un modèle standard sans options. Pour cela, pas de 6 cylindres mais le V8 289 de 200cv, beaucoup plus performant et ne consommant pas plus pour autant. Nous laissons de coté les « gros cubes » (390, 428 c.i.) dont l’entretien devra être plus suivi qu’avec le 289. Et de toute façon, ce n’est pas pour faire des courses de cote !
Un modèle pas forcément restauré mais correctement entretenu et n’ayant pas connu les régions où il neige limitera les risques de corrosion. Ce modèle 1966, noté 3 selon le système international de classification des voitures de collection a changé de mains pour 24.000 euros au début de l’année 2013.