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Mandataires, un achat sans risques ?

 

 

- 10, -20 et jusqu'à -35%, les mandataires proposent des voitures neuves moins chères que dans les réseaux traditionnels. Ces soldes permanents sont alléchants à condition de bien savoir ce que vous achetez. Provenance des véhicules, définition du modèle, garantie... 

 

 

 

 

 

Mandataires ou négociants en automobile ?

 

 

Sous l’appellation mandataire, nous retrouvons essentiellement des professionnels de l'automobile qui font de la vente de voitures : en clair,ce sont des vendeurs multimarques s’approvisionnant en Europe. Si, pour la plupart, l'achat de voiture sous mandat d'un client a été leur métier de départ, aujourd’hui, cela ne représente en général qu’un tiers de leur activité. Sur le marché français, il existe moins d’une dizaine de grosses enseignes comme AramisAuto, Auto-IES, Distinxion, Elite- Auto... Les petites et moyennes structures sont certes plus nombreuses, constituées de professionnels de l’automobile indépendants, mais le mandat reste, pour elles, une activité annexe. Les «gros faiseurs» sont multimarques et totalement indépendants des constructeurs. Ils achètent des voitures par lots, ce qui leur permet d’en négocier le prix au plus bas. Ils livrent ces voitures «clefs en mains», comme des concessionnaires ou agents de marque, sans autre obligation pour l’acheteur que de faire établir son certificat d’immatriculation. Mandataires, ils le restent et peuvent à la demande de leurs clients rechercher des véhicules qu’ils n’auraient pas en stock. Ils ont pour mission de traquer le modèle exact, d’en négocier le prix, de le transporter... Au moment de la livraison, ils doivent remettre aux clients l’intégralité des documents qui leur permettront d’acquitter la TVA, si nécessaire, et d’obtenir le certificat d’immatriculation du véhicule. Les mandataires/négociants approchent désormais leur clientèle via l’Internet. Rares sont ceux qui, comme AramisAuto ou Auto-IES, disposent de leurs propres réseaux de distribution. Certains, comme Distinxion, s’appuient sur des professionnels indépendants pour assurer la livraison des véhicules.  

 

 

Des véhicules neufs, oui mais...

 

 

Les catalogues de ces professionnels sont constitués de nombreuses voitures neuves, mais aussi de modèles quasi-neufs.Les premières sont des voitures qui n’ont jamais été immatriculées. Les seconds répondent à la définition légale des véhicules achetés neufs dans l’Union européenne (hors France) : ce sont les voitures livrées depuis moins de six mois après la première immatriculation à l’étranger ou ayant parcouru moins de 6 000 kilomètres. Souvent désignées sous l’appellation «0 Km», ce sont notamment des voitures immatriculées par les concessionnaires afin de respecter leur volume de ventes et d’obtenir la prime associée. 

 

 

Les reprises sont-elles possibles ?

 

 

Rares sont les mandataires/négociants qui reprennent votre véhicule lors de l’achat d’un neuf. Certains, comme AramisAuto ou Distinxion, le font mais leurs conditions de reprise sont identiques à celles des réseaux de marques. Et si la pratique de la « cote Argus® moins 15%» est appliquée, le malus pour remise en état est plus lourd pour le consommateur.  Ces reprises sont rarement revendues par ces professionnels et finissent souvent chez les marchands d’occasion. A contrario, chez AramisAuto, en fonction de l’état du véhicule, il pourra entrer dans un circuit de vente d’occasion, identique à celui du neuf, via l’Internet. Sans être une spécialité de l’enseigne, l’occasion est devenue une activité de soutien, comme par exemple en 2010 durant la période d’offres promotionnelles fortes des constructeurs et d’aides gouvernementales. Afin d’alimenter ce marché, l’enseigne a même créé un module spécifique, « Reprise Illico », dont le but est d’acheter des occasions récentes et en excellent état.  

 

 

Concessionnaires de l’Union européenne : tous fournisseurs !

 

 

 Renault, Peugeot, Volkswagen, Opel, Ford, Hyundai, Kia... les véhicules vendus par les mandataires sont issus intégralement de stocks de concessionnaires de marques, tous établis dans l’Union européenne, France y compris.  Cette filière permet à ces concessionnaires de déstocker les invendus en parc. Si les réseaux français ont pendant longtemps été hostiles aux mandataires, désormais ils n’hésitent plus à leur céder des véhicules de leur stock. Ainsi, les clients des mandataires ont la bonne surprise de se faire livrer leur nouvelle voiture à la concession de la marque. Certains mandataires se fournissent aussi, mais uniquement hors du territoire national, directement auprès des constructeurs automobiles ou de leurs filiales d’importation. Ces véhicules sont pour la plupart des modèles grand public et rares sont les marques Premium (Mercedes, BMW, Audi...) présentes dans les catalogues des mandataires.   

 

 

Des prix bas... dictés par l’offre et la demande

 

 

Sur les sites des mandataires/négociants, il est possible de dénicher des remises allant de 15 à plus de 35%. Celles-ci sont applicables le plus souvent sur des modèles que ces professionnels ont achetés en lots conséquents et sur lesquels ils ont pu fortement négocier.  Cependant, la réalité du marché veut que ces véhicules soient des modèles en fin de carrière, qui se vendent mal, ou des versions et des motorisations peu plébiscitées par les clients. Ainsi on obtient 27% sur une Peugeot 206+, jusqu’à 36% sur un Renault Espace…  De la même façon, comme dans les réseaux traditionnels, les véhicules fortement demandés sont aussi les moins remisés et ne sont disponibles qu’en très faibles quantités. Pour exemple, la nouvelle Peugeot 508 est proposée avec une remise de 4,5 à 8%, soit l’équivalent de ce qui se pratique en concession.  Toutefois, il est possible de faire une excellente affaire en choisissant un break coréen suréquipé en diesel, comme la Hyundai i30CW remisée à 32%. Mais pensez toujours à vérifier la différence de prix avec un modèle en concession ou sur les sites de déstockage des constructeurs (Peugeot Webstore…). Enfin, l’éventuel bonus/malus écologique ne s’applique que si le véhicule est déclaré comme neuf.  

 

 

Frais non compris dans le prix

 

 

En règle générale, les mandataires ne facturent pas le convoyage des véhicules dans leurs centres de livraison aux clients. A contrario, le transport vers une autre agence où un point précis demandé par l’acheteur peut générer une facturation de plusieurs centaines d’euros. Il peut être alors judicieux d’évaluer le coût d’un billet de transport en commun afin d’aller récupérer son acquisition, à moindre frais ! 

 

Quid de l’après-vente et de la garantie contractuelle

 

 

 Les règlements automobiles européens de 1995 et de 2002 (n° 1400/2002 de la Commission du 31 juillet 2002 concernant l’application de l’article 81, paragraphe 3 du traité des catégories d’accords verticaux et de pratiques concertées dans le secteur automobile) imposent aux constructeurs de garantir leurs véhicules dans toute l'Union européenne. En achetant votre véhicule chez un mandataire, vous bénéficiez donc de la garantie constructeur de la même façon que si vous l’aviez acheté dans une concession en France. Il en est de même avec l’entretien courant durant cette garantie et même après, car il ne peut pas être assuré par le mandataire qui ne dispose pas des moyens techniques des ateliers des réseaux constructeurs.  Les concessionnaires sont donc dans l’obligation d’assurer l’entretien de tous véhicules de la marque, quelle que soit leur origine. Un refus de leur part serait juridiquement contestable.En revanche, prenez garde à la date de début de la période de garantie. En effet, sur les véhicules «O km», elle a débuté dès l’immatriculation et par conséquent, à la date d’achat, vous perdez quelques mois de couverture. Généralement, cette information est spécifiée sur la fiche du véhicule. 

 

Des équipements de série parfois différents

 

 Il est important de savoir que les appellations des finitions diffèrent selon les marchés. Par exemple, une Citroën C4 Picasso d’entrée de gamme est baptisée SX en Espagne, ce qui n’existe pas en France. De plus, les constructeurs adaptent le niveau d’équipement en fonction des pays. De ce fait, un véhicule espagnol est moins richement doté qu’en France pour des questions de positionnement tarifaire.  Ã€ cela, la plupart des mandataires garantissent, à même appellation de finition, un niveau d'équipement au moins équivalent à celui du catalogue français du constructeur. Se pose alors le problème de la revente en occasion car faute d’équivalence, il est difficile d’établir une cote et certains propriétaires sont tentés de masquer délibérément la réalité pour tirer meilleur parti de leur véhicule.  De fait, il est important de vérifier tant à la commande qu’à la livraison que le véhicule correspond à la définition française. Dans le cas contraire, les mandataires/ négociants doivent le signaler clairement sur la fiche du véhicule et sur le bon de commande. En cas de non-conformité flagrante, l’acheteur peut refuser la réception du véhicule, faire annuler la vente et récupérer les fonds avancés. Attention, pour appâter le chaland, certains vendeurs prétendent indûment pouvoir fournir des options « constructeur », alors que les véhicules dont ils disposent sont déjà sortis des chaînes de montage !   

 

Quelle juridiction saisir en cas de problèmes mécaniques après la garantie ? 


 
Si pendant la durée de la garantie le constructeur, ou son représentant en France, est dans l’obligation de prendre en charge l’ensemble des pannes entrant dans le cadre de la garantie contractuelle (dont l’étendue est variable d’un constructeur à l’autre), la situation se complique à l’issue de cette garantie. En effet, en cas de problème et sauf volonté de faire un geste commercial, les constructeurs étrangers, bien que disposant d’un réseau en France, pourront s’exonérer de leur responsabilité si le véhicule n’a pas été facturé neuf en France par l’importateur et refuser toute prise en charge, notamment en cas de vices cachés.

En ce qui concerne les mandataires, rappelons qu’ils ne sont en principe pas juridiquement des «vendeurs», mais de simples intermédiaires, ce qui interdit de se retourner contre eux pour les vices cachés pouvant survenir après la garantie constructeur. Le seulrecours possible, sauf si le constructeur est français ou que le véhicule a été acquis en France par le mandataire, devra alors être dirigé contre le concessionnaire vendeur établi à l’étranger et être porté le plus souvent devant les tribunaux du pays considéré appliquant la loi correspondante… Autant dire que cela reviendra à une quasi immunité pour ce concessionnaire, protégé derrière sa frontière, malgré l’Europe !

Par exemple, un acheteur ayant des problèmes, hors garantie, sur une voiture coréenne achetée sous mandat en Allemagne, devra donc saisir la juridiction allemande compétente s’il doit faire un recours contre le vendeur et l’importateur allemands.

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